Votre olivier, si majestueux et vigoureux habituellement, montre des signes inquiétants ? Des taches sur les feuilles, un feuillage qui jaunit ou des branches qui dépérissent sans raison ? L'olivier reste un arbre robuste qui traverse les siècles, mais il n'échappe pas aux maladies et aux parasites. Ces problèmes sanitaires peuvent compromettre la beauté de votre arbre et réduire drastiquement la production d'olives. Heureusement, la plupart des pathologies se soignent facilement si vous les identifiez rapidement. Voici un guide complet et illustré pour reconnaître, comprendre et traiter les principales maladies qui touchent les oliviers.
| Maladie | Symptômes | Traitement |
|---|---|---|
| 🦚Œil de paon | Cercles bruns avec halo jaune, chute prématurée des feuilles | Bouillie bordelaise automne/printemps, taille aérée, élimination feuilles malades |
| 💀Verticilliose | Branches qui sèchent brutalement, stries brunes dans le bois | Aucun traitement curatif, arracher et brûler, ne pas replanter au même endroit |
| 🪵Chancre et tuberculose | Plaies ouvertes sur tronc, excroissances verruqueuses | Couper branches atteintes (+20 cm bois sain), mastic cicatrisant, bouillie bordelaise préventive |
| ⚫Fumagine | Couche noire poudreuse sur feuilles (champignon sur miellat) | Savon noir 5% contre pucerons/cochenilles, rinçage au jet d'eau |
| 🫒Anthracnose | Taches brunes sur olives, fruits qui tombent prématurément | Bouillie bordelaise fin août/début septembre, ramasser fruits tombés |
| 🪰Mouche de l'olivier | Piqûres sur olives, larves dans fruits, chair brune et molle | Pièges à phéromones, spinosad tous les 10 jours, filets anti-insectes |
| 🔘Galle de l'olivier | Renflements ligneux sur rameaux (larves de guêpe parasite) | Taille des branches infestées, brûler déchets, pas de traitement chimique |

L'œil de paon, appelé aussi cycloconium ou spilocée, représente la pathologie la plus répandue chez l'olivier. Ce champignon doit son nom à l'aspect caractéristique des taches qu'il provoque. Les feuilles infectées présentent des cercles concentriques bruns entourés d'un halo jaune, ressemblant effectivement aux motifs des plumes de paon.
Les symptômes démarrent par de petites taches circulaires de 2 à 10 millimètres sur la face supérieure des feuilles. Ces marques évoluent rapidement, le centre brunit tandis qu'un anneau jaune se forme autour. Le dessous des feuilles se couvre d'un léger duvet grisâtre correspondant aux spores du champignon.
Les feuilles gravement atteintes jaunissent complètement puis tombent prématurément. Cette défoliation massive affaiblit considérablement l'arbre et compromet la floraison de l'année suivante. Un olivier qui perd ses feuilles en dehors de l'automne souffre probablement de cette maladie. Comprenez pourquoi votre olivier perd ses feuilles pour faire le bon diagnostic.
Le champignon se développe particulièrement lors des printemps humides avec des températures douces entre 15 et 20°C. Les oliviers cultivés en zone humide ou près de points d'eau souffrent davantage que ceux plantés en terrain sec et venteux.
La prévention passe par une bonne aération du feuillage. Taillez votre olivier au bon moment pour éclaircir le centre et permettre à l'air de circuler librement. Un arbre dense et compact retient l'humidité et devient un nid à champignons.
Voici les traitements efficaces contre l'œil de paon :
Ne laissez jamais les feuilles malades se décomposer au pied de l'arbre. Le champignon hiverne dans ces débris et repart de plus belle au printemps suivant. Un nettoyage rigoureux à l'automne limite considérablement les réinfections.

La verticilliose constitue une menace mortelle pour votre olivier. Ce champignon du sol pénètre par les racines et envahit les vaisseaux conducteurs de sève. Une fois installé, il bloque la circulation de l'eau et des nutriments dans l'arbre.
Les signes caractéristiques apparaissent d'abord sur une seule branche. Le feuillage fane, sèche et brunit rapidement comme si cette partie de l'arbre mourait de soif. Les feuilles restent accrochées sur les rameaux desséchés, elles ne tombent pas immédiatement.
En quelques semaines, d'autres branches présentent les mêmes symptômes. Si vous coupez une branche atteinte, le bois présente des stries brunes caractéristiques dans les vaisseaux. Ces marques sombres longitudinales confirment le diagnostic de verticilliose.
Les oliviers jeunes de moins de 10 ans succombent généralement en une seule saison. Les sujets plus âgés résistent davantage et peuvent survivre plusieurs années. Certains arrivent même à compartimenter l'infection et à vivre avec le champignon.
Malheureusement, aucun traitement curatif n'existe contre cette maladie. Un arbre gravement atteint doit être arraché et brûlé pour éviter la contamination du sol. Ne replantez jamais d'olivier au même endroit avant plusieurs années. Le champignon survit dans la terre pendant plus de dix ans.
La prévention repose sur des pratiques culturales strictes. Ne plantez jamais un olivier après des tomates, des pommes de terre, des aubergines ou des poivrons. Ces solanacées hébergent le même champignon qui reste dans le sol.
Améliorez le drainage de votre terrain si l'eau stagne après les pluies. La verticilliose se développe plus facilement dans les sols lourds et humides. Incorporez du sable, du gravier ou du compost pour alléger la terre.
Désinfectez systématiquement vos outils après avoir taillé un olivier suspect. Les sécateurs et scies peuvent transporter des spores microscopiques d'un arbre à l'autre. L'alcool à 70° ou l'eau de Javel diluée élimine le champignon.

Le chancre de l'olivier provoque des plaies ouvertes sur le tronc et les grosses branches. L'écorce se fendille et se soulève, laissant apparaître le bois nu en dessous. Ces blessures suintent parfois une gomme brunâtre collante. Les zones atteintes prennent une teinte noirâtre et dégagent une odeur désagréable.
Ces lésions démarrent souvent à l'emplacement d'une blessure antérieure. Une taille mal faite, une branche cassée par le vent ou des dégâts de gel créent des portes d'entrée pour les bactéries. Le chancre s'étend ensuite lentement en ceinturant progressivement la branche.
La tuberculose de l'olivier se manifeste par des excroissances verruqueuses sur les branches et le tronc. Ces tumeurs rugueuses de quelques millimètres à plusieurs centimètres ressemblent à des verrues ligneuses. Elles apparaissent généralement près d'une blessure.
Ces galles ne tuent pas directement l'arbre mais l'affaiblissent considérablement. Elles perturbent la circulation de la sève et créent des zones de faiblesse où d'autres maladies s'installent facilement.
Les traitements antibactériens restent limités et peu efficaces une fois l'infection déclarée. La bouillie bordelaise appliquée préventivement offre une certaine protection. Le cuivre possède des propriétés bactéricides qui limitent les contaminations.
La meilleure approche reste chirurgicale. Coupez toutes les branches présentant des chancres ou des tumeurs. Taillez large en enlevant au moins 20 centimètres de bois sain au-delà de la lésion visible. Désinfectez vos outils après chaque coupe.
Appliquez du mastic cicatrisant sur les plaies importantes pour les protéger. Brûlez immédiatement tous les déchets de taille contaminés. Ne les laissez jamais au sol et ne les compostez surtout pas. Les bactéries survivent longtemps dans les débris végétaux.
Évitez de blesser votre olivier inutilement. Chaque plaie constitue une porte d'entrée pour les pathogènes. Taillez avec des outils propres et affûtés qui font des coupes nettes. Protégez le tronc des tondeuses et débroussailleuses avec un paillis épais.

La fumagine se reconnaît instantanément à la couche noire qui recouvre les feuilles et les branches. Cette substance poudreuse ressemble à de la suie et s'enlève facilement au doigt. Contrairement aux autres maladies, ce champignon ne parasite pas directement l'olivier.
La fumagine se développe sur le miellat sécrété par les pucerons, cochenilles et aleurodes. Ces insectes suceurs piquent les feuilles et rejettent un liquide sucré collant. Le champignon colonise cette substance nutritive et forme cette pellicule noirâtre disgracieuse.
Le principal problème reste esthétique mais la couche noire empêche aussi la photosynthèse. Les feuilles couvertes de fumagine produisent moins d'énergie pour l'arbre. Sur un olivier gravement atteint, la croissance ralentit et la production d'olives diminue.
Traitez d'abord les insectes responsables du miellat. Pulvérisez du savon noir dilué à 5% sur tout le feuillage. Ce produit naturel asphyxie les pucerons et cochenilles sans nuire aux auxiliaires. Renouvelez l'application tous les dix jours jusqu'à disparition complète des parasites.
Une fois les insectes éliminés, la fumagine disparaît progressivement toute seule. Les pluies lavent naturellement les feuilles. Vous pouvez accélérer le processus en arrosant le feuillage au jet d'eau. La couche noire se détache facilement et votre olivier retrouve sa belle couleur argentée.

L'anthracnose affecte principalement les fruits de l'olivier. Les olives développent des taches circulaires brunes qui s'enfoncent légèrement dans la chair. Ces marques mesurent quelques millimètres au départ puis s'étendent rapidement. La peau se ride et pourrit autour des zones atteintes.
Les olives malades tombent prématurément avant maturité complète. Celles qui restent sur l'arbre deviennent impropres à la consommation et à la production d'huile. Une attaque sévère peut détruire toute la récolte de l'année. Le champignon se propage particulièrement lors des automnes humides.
Les feuilles présentent aussi des symptômes mais moins spectaculaires que sur les fruits. De petites taches brunes irrégulières parsèment le limbe. Ces marques restent généralement discrètes et n'entraînent pas de défoliation importante.
Les traitements cupriques appliqués en préventif limitent les dégâts. Pulvérisez de la bouillie bordelaise fin août et début septembre, juste avant la période critique. Renouvelez l'application après chaque pluie importante qui lave le produit.
Ramassez et détruisez toutes les olives tombées au sol. Ces fruits pourris contiennent des millions de spores qui contamineront la récolte suivante. Un nettoyage rigoureux à l'automne réduit considérablement la pression parasitaire pour l'année d'après.

La mouche de l'olivier pond ses œufs directement dans les fruits en formation. Les larves se développent à l'intérieur de l'olive en creusant des galeries dans la chair. Vous verrez une petite piqûre brune sur la peau, souvent difficile à repérer au début.
Les olives piquées tombent prématurément ou pourrissent sur l'arbre. La chair devient brune et molle, totalement impropre à la consommation. L'huile produite à partir d'olives véreuses présente un goût désagréable et une acidité élevée. La qualité de votre récolte s'effondre.
Les pièges à phéromones permettent de surveiller l'activité des mouches. Installez-les dès juillet pour détecter l'arrivée des premiers adultes. Ces pièges jaunes englués capturent les mouches et vous indiquent quand intervenir.
Les traitements biologiques au spinosad donnent de bons résultats. Ce produit naturel issu de bactéries tue les mouches adultes par ingestion. Pulvérisez sur le feuillage tous les dix jours pendant la période de ponte, généralement d'août à octobre.
Les filets anti-insectes protègent efficacement les petits oliviers. Enveloppez complètement l'arbre avec un voile à mailles fines qui empêche les mouches d'atteindre les fruits. Cette méthode fonctionne bien sur des sujets de moins de 3 mètres de haut.

Les galles apparaissent sous forme de renflements ligneux sur les jeunes rameaux et les feuilles. Ces excroissances rondes et dures mesurent de quelques millimètres à 2 centimètres. Elles ressemblent à de petites boules accrochées le long des tiges. Leur couleur varie du vert au brun selon leur âge.
Ces tumeurs abritent les larves d'une petite guêpe parasite. L'insecte pond ses œufs dans les tissus tendres et provoque ces déformations. Les galles ne tuent pas l'olivier mais compromettent la vigueur des branches touchées. Un rameau criblé de galles pousse moins bien et fleurit peu.
Le principal désagrément reste esthétique. Un olivier couvert de galles perd de son élégance naturelle. Les rameaux déformés donnent un aspect maladif à l'ensemble de l'arbre. La taille régulière limite les dégâts en éliminant les parties atteintes.
Supprimez les branches fortement infestées lors de la taille annuelle. Coupez au moins 10 centimètres en dessous de la dernière galle visible. Brûlez ces déchets pour détruire les larves qui hivernent à l'intérieur. Ne les laissez jamais au sol où les adultes émergeraient au printemps.
Aucun traitement chimique n'existe vraiment contre ces parasites. Les insecticides classiques ne pénètrent pas dans les galles pour atteindre les larves protégées. La lutte mécanique par la taille reste votre meilleure arme.
L'emplacement de votre olivier influence directement sa résistance aux maladies. Privilégiez un terrain bien drainé et ensoleillé. L'eau qui stagne favorise les champignons du sol comme la verticilliose. Un sol léger et aéré garde les racines saines.
La taille régulière maintient une structure aérée qui limite les maladies cryptogamiques. Éclaircissez le centre pour que l'air circule librement. Supprimez les branches mortes ou malades dès que vous les repérez. Une taille sévère bien conduite peut même redonner vigueur à un olivier affaibli.
L'arrosage mesuré évite les excès d'humidité. L'olivier supporte très bien la sécheresse une fois établi. Arrosez copieusement mais rarement plutôt que fréquemment en petites quantités. Laissez sécher le sol entre deux apports d'eau.
La fertilisation équilibrée renforce les défenses naturelles de l'arbre. Un olivier bien nourri résiste mieux aux attaques. Apportez un engrais complet au printemps, sans excès d'azote qui rend les tissus trop tendres et sensibles.
Le paillage au pied limite les éclaboussures de terre porteuses de spores. Une couche de 10 centimètres de broyat protège aussi les racines et maintient une humidité stable. Dégagez légèrement le collet pour éviter les pourritures du tronc.
Inspectez régulièrement votre olivier, surtout après les périodes humides. Les maladies se traitent toujours mieux quand vous les détectez tôt. Une petite tache sur quelques feuilles se gère facilement, une infection généralisée devient problématique.
L'olivier reste un arbre robuste qui traverse les siècles malgré les maladies. Avec un peu d'attention et d'entretien régulier, votre arbre conservera sa beauté majestueuse et sa productivité pendant des décennies. La vigilance et les bonnes pratiques culturales valent tous les traitements du monde. Observez, prévenez et intervenez rapidement, vous profiterez longtemps de cet arbre méditerranéen qui apporte tant de charme à votre jardin.
Cela dépend de la maladie. Les olives atteintes d'anthracnose ou piquées par la mouche sont totalement impropres à la consommation et à la production d'huile. En revanche, si seul le feuillage est touché par l'œil de paon ou la fumagine, les fruits restent comestibles à condition de bien les laver. Pour la verticilliose, même si les olives semblent saines, leur qualité gustative se dégrade fortement. En cas de doute, privilégiez toujours la prudence et éliminez les fruits suspects.
La plupart des maladies de l'olivier restent spécifiques à cette espèce et ne contaminent pas les autres végétaux. L'œil de paon, l'anthracnose et la fumagine n'affectent que les oliviers. En revanche, la verticilliose peut toucher de nombreuses plantes : tomates, aubergines, poivrons, fraisiers, rosiers et arbres fruitiers. Si votre olivier souffre de verticilliose, surveillez attentivement les autres cultures et évitez de planter des espèces sensibles à proximité pendant plusieurs années.
Pour un olivier de taille moyenne (3 à 4 mètres), comptez 15 à 25 euros par an pour les traitements préventifs à la bouillie bordelaise. Les fongicides cupriques coûtent entre 20 et 40 euros le litre (suffisant pour plusieurs traitements). Le savon noir contre la fumagine revient à 8 à 12 euros pour 500 ml. Les pièges à phéromones pour la mouche coûtent 15 à 20 euros l'unité (durée 2 à 3 mois). Le spinosad biologique se vend 25 à 35 euros le litre. L'intervention d'un professionnel pour diagnostic et traitement complet varie de 80 à 150 euros selon la taille de l'arbre.
Absolument ! Même sans récolte, votre olivier mérite des soins pour rester vigoureux et esthétique. Les maladies affaiblissent progressivement l'arbre et peuvent le tuer à terme, surtout la verticilliose. Un olivier d'ornement malade perd son feuillage argenté caractéristique, se dégarnit et devient peu attractif. Les traitements préventifs basiques (bouillie bordelaise, taille sanitaire) suffisent généralement. Vous pouvez faire l'impasse sur les traitements anti-mouche puisque les fruits ne vous intéressent pas, mais surveillez tout de même l'apparition de taches ou de défoliation anormale.
Pas nécessairement. Les vieux oliviers possèdent certes un système racinaire développé et une résilience impressionnante, mais ils accumulent aussi davantage de blessures et de zones fragilisées par les années. Face à la verticilliose, les jeunes oliviers de moins de 10 ans succombent plus rapidement, tandis que les centenaires peuvent survivre plusieurs années. Pour l'œil de paon et l'anthracnose, l'âge n'influence pas vraiment la sensibilité. Les oliviers anciens mal entretenus deviennent même plus vulnérables car leur densité excessive de branches retient l'humidité favorable aux champignons.
Oui, le climat local influence fortement les pathologies rencontrées. Dans le Sud sec et venté (Provence, Languedoc), l'œil de paon pose moins de problèmes que dans les zones humides de Corse ou du Sud-Ouest. La verticilliose frappe davantage les oliviers cultivés en sols argileux et frais du Centre ou du Sud-Ouest. L'anthracnose sévit particulièrement lors des automnes pluvieux méditerranéens. La mouche prospère surtout dans les zones côtières et les vallées humides. En région parisienne ou dans le Nord, les oliviers en pot souffrent plutôt de stress climatique (gel, manque de lumière) que de maladies parasitaires.
Oui, dans la plupart des cas, à condition d'identifier rapidement la cause. Si la défoliation résulte de l'œil de paon, un traitement fongicide énergique associé à une taille d'aération permet la récupération en 6 à 12 mois. L'arbre développera un nouveau feuillage sain dès le printemps suivant. Pour un problème d'arrosage (excès ou manque extrême), corrigez immédiatement et patientez plusieurs semaines. En revanche, si la verticilliose cause la chute des feuilles avec des branches qui sèchent brutalement, les chances de survie restent faibles. Dans tous les cas, agissez vite : un olivier complètement défolié pendant plus de deux mois s'affaiblit dramatiquement et peut ne jamais récupérer totalement.
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